Facebook pense comme moi

« Maintenant c’est moi qui décide et j’ai raison même si j’ai tort »
(SCH – On meurt pour la paix)

J’ai envie de parler d’autre chose. On sait qu’il est temps de parler d’autre chose quand il n’est pas nécessaire de préciser autre chose que quoi.

Mais justement, ce n’est pas évident. L’ambiance est mono-thématique. Pour s’en assurer, vu que je sens que vous en doutez, et surtout qu’il faut bien que j’écrive quelque chose malgré tout, allons faire un tour sur mon fil d’actualité Facebook. Je jure solennellement de tout indiquer, sans faire de tri en fonction de ce qui m’arrange. Avant, petite précision qui a son importance : je n’ai pas d’amis (c’est toujours assez violent dit comme ça, mais je le vis bien).

Voilà le résultat :

  • « Par Jupiter ! », l’émission radio de France Inter, présentée par Charline Van Hoenacker, fait la promo de sa prochaine session renommée en ce moment « Par Jupidémie ! » ;
  • « Philippe Poutou », membre du parti NPA, ancien candidat à la présidentiel, relaie un article du journal « L’Anticapitaliste » qui traite des conditions désastreuses dans les hôpitaux ;
  • « JDA Dijon Basket », club sportif dont les informations sont dans le nom, publie une vidéo du capitaine de l’équipe qui nous raconte ce qu’il fait pendant le confinement ;
  • « Thinkerview », chaîne YouTube spécialisée dans les interviews long format, partage le témoignage d’un « babos » qui vit dans une caravane et dénonce le comportement des gendarmes à son égard. En tant que nomade, il n’a pas d’adresse pour se confiner, ce qui fait bugger le système intellectuel des flics ;
  • « Clique », émission télé diffusée sur Canal +, partage la chronique de Clément Viktorovich qui dénonce les propos récents du préfet Lallement (pour rappel, il a déclaré « Ceux qui sont en réanimation aujourd’hui, sont ceux qui n’ont pas respecté le confinement au début ». En gros, bien fait pour leur gueule). Pour ma part, je n’ai pas grand-chose à ajouter sur ce mec. Instinctivement, j’aurais envie de le comparer à un général de la Stasi ou un SS, mais j’ai peur de le flatter ;
  • « Pierre-Emmanuel Barré », humoriste, publie sa vidéo quotidienne, son journal du confinement à lui. C’est difficilement descriptible. Globalement ce sont des gros mots hurlés à l’encontre du gouvernement. Et c’est drôle.

Bon, je m’arrête là. Avec ça, va trouver de l’inspiration pour parler d’autre chose que du coronavirus ! Pourtant, en regardant bien, ce qui en ressort est intéressant. Déjà, à une exception près, tout est très recentré sur une thématique : la politique. Mais surtout, les contenus vont dans un seul sens : celui de mes convictions. Et du coup, les confortent. A aucun moment, je ne suis bousculé, je m’ouvre à d’autres points de vue… (Au passage, il est cocasse de constater que mes idées anticapitalistes sont maintenues à jour par Facebook).

En prenant un peu de recul, je pense que chacun peut en faire l’expérience. Les réseaux sociaux ne nous proposent que des éléments qui ont de l’intérêt pour nous. Les fans de sport trouveront du contenu parlant de sport, les féministes de féminisme, Booba de Booba. Bien entendu, c’est logique et plutôt bienvenu. Je n’ai pas spécialement envie qu’on me propose des articles tels que « Christina Milian adore regarder Matt Pokora bricoler et nettoyer ! » (titre véridique) ou le top 10 des plus beaux discours de Jean-Marie Le Pen (après vérification, cette vidéo n’existe pas. Avis aux amateurs).

Mais c’est triste de se dire que l’on s’enferme soi-même dans une bulle, laissant peu de place à la découverte. Et politiquement, chacun reste mécaniquement campé sur ses positions. Du coup, il n’est pas étonnant que le système ne change pas. Quand bien même on est persuadé, comme moi, que cela serait bénéfique pour tout le monde.

Dans une autre mesure, il est également important d’avoir conscience que toutes nos données de navigation sur internet peuvent être utilisées à notre insu. Je regarde actuellement le Bureau des légendes (petite astuce anti-ennui pendant le confinement). Même si cela reste de la fiction, la série montre que les pouvoirs en place dans certains pays, utilisent ces données pour repérer les profils indécis et leur balancer des contenus censés les convaincre de voter pour eux. (Ou alors repérer les profils contestataires et les envoyer en prison).

Sur ce, je vais m’abonner à la page de Valeurs Actuelles. Faut que je brouille les pistes.

Mati.

L’affaire Benalla : enfin la vérité !

« J’ai dix ans,
Je sais que c’est pas vrai, mais j’ai dix ans,
Laissez-moi rêver, que j’ai dix ans,
Ça fait bientôt quinze ans, que j’ai dix ans,
Ça parait bizarre mais
Si tu m’crois pas hé, tar’ ta gueule à la récré »
(Alain Souchon)

Petit rappel des faits : un sbire de la Cour de Macron 1er, Alexandre Benalla, a été filmé en train de jouer à la bagarre avec un couple de manifestants le 1er mai.

Le scandale est immédiat.

Non mais qu’est-ce que c’est que ces enfantillages ? Sa maman ne lui a jamais appris que « Jeux de mains = jeux de vilains » ? Et puis, le plus choquant dans l’histoire, c’est qu’il était déguisé en policier ! Monsieur Benalla, franchement, il serait temps de grandir un peu. On ne se déguise plus quand on est un adulte (enfin sauf dans des soirées à thème ou pour des enterrements de vie de garçon / vie de jeune fille. Donc que dans des situations de tristesse infinie). Et puis, ça vous fait encore rêver le métier de policier ? Seule la naïveté enfantine, permet d’envisager le monde sous le prisme « méchants vs gentils ». Prisme indispensable à quiconque souhaite incarner la justice.

Après avoir pris connaissance de ces faits, le peuple français s’insurge. Il estime être en droit d’attendre plus des collaborateurs de notre souverain. Qu’est-ce que cela va être la prochaine fois ? Le premier ministre, Edouard Philippe, va arriver au conseil des ministres en costume de Harry Potter ? Et jeter son sort « Supprimum Chômageum » ? Le porte-parole, Christophe Castaner, va débarquer sur BFM TV grimé en Dark Vador ? S’adressant aux français en leur demandant de rejoindre le côté « En marche » de la force ? (Personnellement, je ne serais pas contre. Au moins le côté « on se fout de votre gueule » serait assumé.)

Revenons à notre Monsieur Banollo. Tout le monde se pose la question : « Mais qu’est-ce qu’il foutait là ? ». N’avait-il pas mieux à faire en ce 1er mai ? Comme divertir notre monarque ? Disputer avec lui une partie de Mario Kart (en s’arrangeant pour le laisser gagner) ? Soigner les vergetures de Brigitte ?

Après un long travail d’investigation, je suis en mesure de vous dévoiler la vérité. Je ne peux évidemment pas dévoiler mes sources mais elles sont fiables. (C’est elles qui me l’ont dit et vu qu’elles sont fiables, je les ai crues.)

En effet, la présence de Monsieur Bonullu n’est pas le fruit du hasard. Rien n’est jamais le fruit du hasard puisque le hasardier est un arbre qui n’existe pas (jeu de mots à mettre sur le compte de la chaleur). C’est comme la bagarre entre Booba et Kaaris (« Quand on a vu ça on peut mourir tranquille » RIP Thierry Roland), vous n’allez pas me dire que, comme par hasard, ils se croisent à l’aéroport d’Orly puisque, comme par hasard, ils doivent tous les deux donner un concert à Barcelone et que, comme par hasard, des gens autour d’eux ont un smartphone et ont le réflexe de filmer. Non, non tout ça est trop surréaliste.

Donc je vous disais, Monsieur Benilli était là pour une raison précise. Ses victimes, un couple de manifestants grecs, étaient ses cibles depuis le départ. Par souci de simplification, nous les nommerons Papayotis Rastapopoulosos et Athenarisotos Exharcopoulpis.

Dès le départ, Monsieur Bonullu, voulait en découdre avec Papayotis Rastapopoulosos, enfin plutôt avec Athenarisotos Exharcopoulpis que Papayotis Rastapopoulosos, même si les images témoignent d’une violence plus accrue envers Papayotis Rastapopoulosos que Athenarisotos Exharcopoulpis.

Pour vous la faire courte, Monsieur Benallax, est tombé amoureux de Papayotis lors d’une soirée déguisée pendant son dernier voyage à Mykonos. Il était déguisé, je vous le donne en mille, en CRS ! Papayotis était quant à lui déguisé en Dieu grec (pas très original, mais bon, qui sommes-nous pour juger ?). S’en est suivie une idylle courte mais passionnée. Les mauvaises langues parleront d’ « amourette de vacances » mais ce qui se cacha derrière était bien plus profond.

Sauf que Monsieur Belanna dut retourner en France. Macron s’ennuyait et puis il en avait marre, Nicolas Hulot refusait de le laisser gagner à Mario Kart et Gérard Colomb était trop nul – il s’endormait en pleine partie – pour apprécier la victoire. Les adieux furent déchirants. Ils se promirent de se revoir très vite, échangèrent numéros et réseaux sociaux pour rester en contact.

Sauf que le temps passa et fit son œuvre. Les échanges furent de moins en moins rapprochés. Et un jour, Monsieur Binallu, découvrit sur Instagram une photo de Papayotis enlacé dans les bras d’une « grosse pute » (c’est le terme qu’il a employé à ce moment). Et en plus, les deux tourtereaux évoquaient leur projet de venir passer des vacances en France ! A Paris ! Alors que Papayotis avait toujours trouvé des excuses pour ne pas venir voir notre pauvre Monsieur Bunollo !

Leur venue était prévue le 1er Mai.

Vous connaissez la suite…

Mati.